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L'asexualité : expliquer et déstigmatiser

L'asexualité : expliquer et déstigmatiser

Un dicton anglais dit "Ne juge pas un homme tant que tu n'as pas marché un kilomètre dans ses chaussures". C'est très vrai ! Mais ce n'est pas toujours possible avec ceux dont on ne comprend pas l'expérience et la vision des choses. Que faire dans ce cas ? Le mieux, c'est de poser des questions : qui es-tu ? Qu'est-ce que tu ressens ? Christo Van Meer, psychiatre et thérapeute, nous dit tout ce qu'on voulait savoir au sujet de l'asexualité et de ceux qui s'identifient comme asexuels. On ajoute : tout le monde est libre de s'identifier comme il l'entend. Sans exception.

 

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D'après Wikipédia, l'asexualité se définit comme l'absence d'attraction sexuelle pour les autres, ou un intérêt ou désir faible ou absent pour la sexualité. Ce n'est pas entièrement correct, car de récentes recherches montrent que l'asexualité, comme tout ce qui concerne la sexualité et le genre, est plutôt un spectre. 

Dans la littérature anglaise, l'asexualité est un terme généraliste qui a de nombreuses variations : la demisexualité définit les personnes qui n'ont d'attirance sexuelle qu'après avoir créé un fort lien émotionnel avec quelqu'un ; l’asexualité grise désigne les personnes qui n'ont d'attirance sexuelle qu'à partir d'émotions, d'environnements, de traits de personnalité spécifiques ; il y a aussi les personnes qui s'identifient comme queerplatoniques, et qui s'engagent dans des relations sans activité sexuelle ou romantique.

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Malheureusement, de nombreux stéréotypes sur l'asexualité existent et fleurissent dans notre société. La plupart d'entre eux partent de l'idée que l'asexualité est soit un choix, une décision consciente, soit le résultat d'un traumatisme sexuel passé. Ces deux idées sont fausses.
 

L'asexualité n'est ni un choix, ni quelque chose d'hors-norme, ni une réponse post-traumatique
 

De nombreuses études confirment que les personnes qui s'identifient comme asexuelles ne sont en rien différentes des personnes hétérosexuelles et homosexuelles au regard de leur santé mentale et physique : aucun déséquilibre hormonal, aucun traumatisme psychologique, ni aucune autre différence n'a été observée. 

Grâce à l'augmentation de travaux de recherche poussés et de conversations, de nombreux asexuels qui se sentaient auparavant "brisés" ou "différents des autres" ont commencé à trouver plus d'informations scientifiques objectives sur leur sexualité, qui ont permis la déstigmatisation et une meilleure compréhension d'eux-mêmes. A ce sujet : selon de nombreuses estimations, 1% de la population mondiale serait asexuelle.

Même si l'asexualité fait l'objet de moins de recherches que les autres types de sexualités, partiellement car les asexuel les ressentent moins souvent le besoin d'en parler publiquement ou de faire un coming-out, les asexuels font toujours l'objet de discriminations et d'un manque d'acceptation.

Les phrases les plus courantes auxquelles les asexuels font face sont "L'asexualité n'existe pas", "Tu n'as simplement pas encore rencontré quelqu'un qui te plaît" et "Comment un couple peut-il exister sans sexe ?", et le classique "Ça te passera" et ses différentes variations. Un peu d'empathie et de respect de l'autre n'ont jamais fait de mal à personne, mais pour ceux qui considèrent l'intimité comme une partie importante de leur vie, il est difficile d'imaginer que certain.e.s n'en ont pas envie ou pas besoin. Ainsi, ce manque de compréhension les pousse à chercher n'importe quelle explication rationnelle à l'asexualité. On notera que ces explications "rationnelles" font plus de mal que de bien aux personnes qui s'identifient comme asexuelles.

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Il est également important de noter que l'asexualité n'est pas synonyme d'abstinence. L'abstinence est un choix conscient d'éviter toute intimité, pour des raisons personnelles propres à chacun. L'asexualité décrit l'absence d'envie de prendre part à des relations sexuelles. Au passage, l'un des plus grands mythes de l'asexualité est l'idée que les asexuel.les n'ont jamais aucune forme de désir, alors qu'ils peuvent avoir des relations sexuelles et les apprécier, mais cela arrive simplement dans des conditions différentes que pour les personnes non asexuelles.

 

Les personnes asexuelles, elles aussi, peuvent avoir des relations romantiques et amicales, tomber amoureux.se, avoir envie de se masturber, avoir du désir et des orgasmes, comme tout le monde
 

Les relations avec des personnes asexuelles peuvent parfois êtres complexes pour ceux et celles qui donnent beaucoup d'importance au sexe. En revanche, ces relations peuvent être très fortes car elles se basent sur une connexion qui va plus loin qu'un simple lien charnel. Comme dans toute relation, la communication est clé : il est important de garder la discussion ouverte et de prendre en compte les besoins et les désirs de chacun. 

Au-delà de toutes les formes possibles de sexualité, nous avons tous en commun le désir d'aimer et d'être aimé.e, de créer des amitiés, d'être compris.e et accepté.e, de former des relations profondes et fortes, toutes ces choses essentielles qui nous font nous sentir bien et assurés dans la vie. Alors, aimez et soyez aimés ! 

Christo Van Meer

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