Comment le dating et les rencontres nous aident de nous explorer ?
Pourquoi on fait des rencontres en ligne ou en vrai, flirt et va aux rendez-vous ? Faire des rencontres présente de nombreux avantages au-delà des raisons évidentes pour lesquelles nous sommes amenés à chercher un partenaire sexuel ou plus. Les rencontres peuvent représenter un moyen d'apprendre à se connaître - notre sexualité, nos limites personnelles, nos désirs ou nos objectifs. Lisa Moroz, chercheuse en sexologie, nous livre les témoignages de personnes ayant appris à mieux se connaître en fréquentant d'autres personnes.
Ce que nous voyons chez les autres est souvent le reflet de nous-mêmes. Il est parfois un peu irritant de voir quelqu'un adopter un comportement que nous avons du mal à accepter dans notre propre vie. Ou bien nous admirons quelqu'un d'autre parce qu'il ou elle se présente d'une manière que nous aimerions avoir. Notre perception d'un autre individu peut changer en fonction de notre humeur. Lorsque nous essayons de cacher nos émotions négatives, nous pouvons donner l'impression d'être distants et froids. En revanche, lorsque nous abordons la vie avec une attitude positive, nos chances de tomber amoureux et de trouver l’amour augmentent. Sachant cela, nous pouvons utiliser notre perspective à notre avantage et en apprendre davantage sur nous-mêmes en nous ouvrant à de nouvelles expériences sans risque. C'est exactement ce qui est arrivé aux participants qui ont été interrogés.
"Je ne savais pas que j'avais autant de passion en moi."
Nadine. 24 ans. Styliste.
"J'avais l'habitude de me considérer comme une fille ordinaire avec une vie ordinaire et ennuyeuse. Avant de découvrir les applications de rencontre, il n'y avait pas ou peu de place pour l'amour ou le sexe dans ma vie. Mais c'est arrivé comme ça ! J'ai téléchargé une application et j'ai commencé à discuter au hasard avec des inconnus. J'ai rapidement découvert que je pouvais réellement tenir une conversation sur n'importe quel sujette. Je n'avais pas la moindre idée que je pouvais être aussi à l'aise. Pour ce qui est des sextos, j'étais timide au début et j'ai dû chercher certaines phrases sur Google pour chatter. Après un certain temps et de la pratique, le sexting est devenu si confortable pour moi qu'il a réveillé mes propres fantasmes. Le sexting a facilité la communication de mes fantasmes et j'ai même pu en réaliser certains ! J'ai eu diverses expériences sexuelles tout au long de mes deux années de fréquentation active - je l'ai fait dans le parc et dans la voiture, avec des femmes et avec des hommes - et maintenant je sais exactement ce que j'aime. J'ai abandonné ma honte, gagné en confiance, redécouvert ma libido. "
"Être moi-même suffit pour être aimé."
Anton. 32 ans. Programmeur.
"J'ai toujours eu du mal avec mon estime de soi. Comme j'avais une mauvaise image de moi-même, il m'était difficile d'être moi-même avec les femmes aux rendez-vous. J'essayais toujours de leur plaire ou de gagner leur approbation, même si la façon dont je m'y prenais me semblait mauvaise et inconfortable. Après avoir reçu des réponses positives de femmes avec lesquelles j'avais l'habitude de flirter, j'ai pris mon courage à deux mains et commencé à agir plus naturellement et non comme quelqu'un d'autre, pour voir si elles m'appréciaient toujours. J'ai essayé d'être plus ouvert avec les gens à qui je parlais, j'ai fait preuve de plus d'authenticité et j'ai partagé mes valeurs. Je suis devenu plus ouvert quant à mes convictions sur la culture des rencontres et les émotions masculines... À ma grande surprise, je n'ai pas été rejeté ! Plus je pratiquais, plus je prenais confiance en moi. J'ai fini par comprendre que les gens m'appréciaient pour ce que j'étais, et pas simplement parce que j'étais un "vrai mec" pratique, qui achetait des cadeaux et s'occupait de tout."
"Il s'avère que les féministes peuvent aussi se mettre en dessous."
Alina. 25 ans. Rédactrice.
"Je suis une féministe. Je filtre toujours mes partenaires avant de sortir avec eux pour m'assurer qu'il n'y a pas de sexistes qui croient pouvoir me contrôler simplement parce que je suis une femme. Un jour, cependant, mon processus de sélection n'a pas fonctionné. Je suis allée aux rendez-vous avec un homme qui a immédiatement commencé à affirmer sa domination sur moi : il a commandé de la nourriture pour nous deux sans me demander ce que je voulais et s'est moqué de moi lorsque j'ai désiré partager l'addition. En tant que féministe, j'étais outrée. Mais sous cette indignation, j'ai remarqué que je me sentais aussi excitée. En y repensant plus tard dans la journée, je me suis demandé si je n'avais pas envie d'explorer une expérience de dominant/soumis. Pourquoi pas ? J'ai donc commencé à chercher des gars qui partageaient mon intérêt. Il y avait pas mal de personnes partageant les mêmes idées sur Pure ! Après avoir exploré cette idée, j'ai découvert qu'en fait, j'aimais être en-dessous au lit. Cela ne change pas mes valeurs et tous les mecs qui veulent être au-dessus ne sont pas sexistes. C'était une supposition de ma part et elle s'est avérée incorrecte. Maintenant, je peux m'amuser d'une toute nouvelle façon."
"Différentes personnes vous voient différemment - utilisez ça à votre avantage."
Ira. 24 ans. Directrice de théâtre.
"Vous pouvez passer à côté d'un certain nombre d'opportunités si vous prenez les rencontres trop au sérieux. Recevoir un commentaire honnête à la suite de la rencontre et, si nécessaire, apporter des changements personnels peut être vraiment bénéfique. Nous ne nous voyons pas comme les autres nous voient ! J'ai récemment commencé à aller à la salle de sport pour me sentir mieux par rapport à mon apparence physique. En général, je pense que je suis vraiment motivée pour progresser et une partie de cette progression consiste pour moi à accepter les critiques. Avant, je m'efforçais d'impressionner les autres avec mes connaissances, mes talents et mes histoires intéressantes. Tout le monde n'était pas forcément intéressé par ce que j'avais à dire ou à partager, mais certaines personnes partageaient mes intérêts ou suggéraient même de nouveaux passe-temps et sujets que je pourrais explorer. Je trouve qu'en me connectant aux autres, mon monde s'élargit : J'essaie de nouvelles séances d'entraînement, des cours de langue, je lis de nouveaux livres et j'assiste à des conférences. L'intérêt pour moi est de continuer à évoluer et à changer."
"Utilisez les rencontres pour élargir vos horizons."
Lesha. 23 ans. Vendeuse.
"Il fut un temps où je ne savais rien de l'identité de genre, des personnes en dehors du système binaire de genre ou des pronoms personnels à part il/elle. Ma réalité était si étroite. Si j'entendais quelqu'un parler d'identités de genre au-delà du binaire, je le rejetais comme s'il s'agissait de bêtises ou de réflexions philosophiques de personnes qui n'avaient rien de mieux à faire. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait ! Une fois, j'ai eu un rendez-vous avec quelqu'un que j'avais pris pour une fille et qui m'a dit qu'elle était "de genre fluide" - elle s'identifiait à la fois comme homme et femme. J'étais sceptique mais aussi incroyablement intriguée. En en apprenant plus sur la vie de mes partenaires et leur point de vue sur le genre, l'identité et la société, j'ai trouvé en moi une gentillesse dont je n'avais pas conscience auparavant. En faisant de nouvelles rencontres, j'ai découvert en moi des qualités que je n'avais jamais vues auparavant."
"Je pense que je suis bisexuelle."
Lena. 28 ans. Journaliste.
"Je me sentais seule après avoir déménagé dans un nouveau pays, alors j'ai décidé de me faire des amis en utilisant une application de rencontre. Je discutais aussi bien avec des garçons qu'avec des filles. Je n'avais pas pour objectif de démarrer une relation. J'ai rencontré de nouvelles personnes, j'ai appris à les connaître et j'ai passé de bons moments. Mais, avec le temps, j'ai commencé à remarquer que je trouvais les filles avec lesquelles je passais du temps attirantes d'une manière que je n'avais pas remarquée auparavant - j'étais attirée par elles, et je voulais les toucher, les embrasser et prendre soin d'elles. Je n'avais pas peur, mais j'étais plutôt intriguée. Cela ne m'était jamais arrivé auparavant, mais dans ce domaine aussi, je n'avais pas eu beaucoup de rendez-vous avant. J'ai donc commencé à expérimenter. Dans ma bio, j'ai mentionné que j'étais bi-curieuse. Et c'est comme ça que ç'a commencé. Depuis, j'ai rencontré des femmes extraordinaires qui m'ont fait découvrir le monde du sexe et des relations lesbiennes. Cela m'a permis d'être à l'aise avec moi-même en tant que femme bisexuelle. Si je n'étais pas sortie de ma zone de confort, je n'aurais jamais découvert toutes ces façons de me connecter aux autres."
"J'ai réalisé que je voulais la liberté."
Katerina. 30 ans. Spécialiste en informatique.
"D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été à la recherche d'un petit ami sérieux. Je suis allée aux rendez-vous avec plusieurs hommes qui cherchaient à se marier et j'étais plutôt obsédée par une idée de ma vie qui, pour une raison ou une autre, ne semblait jamais fonctionner. Lors d'un rencard, un type m'a demandé : "Pourquoi cherches-tu tant à avoir une relation sérieuse ?" Je n'ai pas su quoi répondre et ça m'a fait réfléchir. Je me suis avouée que je voulais vraiment une relation parce que je pensais que cela améliorerait mon statut social. Je pensais qu'être une femme mariée sonnait mieux que "je suis célibataire". Ce n'est pas que je voulais fonder une famille, j'étais simplement terrifiée à l'idée d'être seule, et je pensais que fonder une famille était un moyen d'échapper à cette peur. C'est atroce d'apprendre que l'on s'est menti à soi-même pendant des années, mais c'est aussi une expérience libératrice. J'ai soudain réalisé que je n'étais pas prête pour le mariage, que je n'étais pas prête à m'engager envers une seule personne et que je ne savais même pas ce que je voulais. On ne sait jamais qui on va rencontrer ou ce qu'on va apprendre en sortant avec quelqu'un. Je pense que j'ai de la chance d'en avoir découvert davantage sur moi-même grâce aux rencontres en ligne ou en vrai. La vie ne s'arrête pas si vous n'êtes pas mariée à l'âge de 30 ans, bien au contraire. Aujourd'hui, je n'arrive pas à croire que j'avais l'habitude de penser que je finirais en vieille dame aux chats ! Maintenant, j'ai un tout nouvel univers à explorer et je peux apprécier mon indépendance. Et je suis heureuse de voir à quel point les gens me soutiennent dans ma liberté."